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 Les guerres de l'étherium - Chroniques avant le Septys n°1

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Ben_L




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Date d'inscription : 13/11/2013

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MessageSujet: Les guerres de l'étherium - Chroniques avant le Septys n°1   Les guerres de l'étherium - Chroniques avant le Septys n°1 EmptyMer 13 Nov - 19:11

Prologue


L'île de Belinos, formée d'imposantes montagnes qui s'étendaient au-dessus des falaises abruptes qui l'entourait, elles-mêmes façonnées par l'océan du Nord-Est, était une terre ou naissaient les sinaréens.
Bien des hommes de Belinos quittait ses bourgades paisibles posées sur ses plaines pourtant verdoyantes et où régnait la douceur de vivre. L'île était loin des grandes cités, des grands continents, des guerres et des conflits sans fin. Pourtant, ils s'en allaient vivre en ces terres plus riches et plus avancées pour servir rois et seigneurs, car ils savaient que leur pouvoir ne serait pas exploité s’ils restaient là.
Ces hommes et femmes qui partaient en masse possédaient le don du Sina. Il s'agissait d'un pouvoir qui avait longtemps été insoupçonné. On n'acquérait pas ce don au cours d’un apprentissage, on naissait avec. Les mages-nés se destinaient donc, tôt ou tard, à partir hors de leur terre natale de Belinos, pour des contrées plus florissantes.
La plupart de ces mages-nés se destinaient à servir l'armée, ou à proposer leur art à qui le voulait bien, en tant qu'apprenti de grands mages ou en tant que mercenaires. Les autres préféraient voyager librement, vivant en voguant de pays en pays, d'île en île, à la recherche d'une vocation, ou tout simplement d'une reconnaissance.
C'était le cas de l'un d'eux, qui non seulement avait décidé comme beaucoup de ses semblables de quitter Belinos, mais qui en plus avait décidé d'apporter son aide au monde entier, non pas pour le plaisir, mais pour se faire une réputation. Plus tard, en vieillissant, il avait acquit une connaissance très élevée de cet art, et s'était aussi rendu compte que la réputation n'avait pas tellement d'importance. Ce qui l'avait importé, tout au long de sa vie, c'était de rendre au monde sa stabilité, grâce à son pouvoir, son savoir, et sa conscience.

Il était né dans le village de l'Ordalie, au-delà des forêts noires du Nord, posé au milieu d'une rivière en plein cœur d’une vallée encaissée. Il était accessible par deux ponts, en amont et en aval, et l'ensemble formait une petite forteresse particulièrement bien défendue.
L'homme au cœur de cette histoire s'appelait Bespin. Mais avant d'être un homme, il était bien évidemment un enfant. Sa famille se résumait à ses deux parents : son père et sa mère.
Son père, Siméon Sagace, l'humble forgeron du village, avait servi à tous pour toutes choses tant qu'un outil en métal était utilisé. Il avait forgé aussi bien des outils agraires que des objets du quotidien. La fabrication d'armes avait aussi fait partie de son activité. Bien que Belinos ne fût pas une contrée de belligérants, il fallait satisfaire la chasse et savoir se défendre en cas d'attaques de pirates ou de ces nombreux barbares qui venaient du Nord.
Mais, justement, il manqua à tous quand il mourut des mains des sarates, ces peuples du Sylvarillion, le continent le plus au Nord. Les sarates étaient parvenus à atteindre le village, et à brûler la forge des Sagace, ainsi qu'à tuer Siméon Sagace. Quand le drame survint, Bespin avait à peine deux ans. Les villageois avaient défendu le village et étaient parvenus à chasser les sarates.
Sa mère, Kaera Sagace, était une jeune femme aimante et néanmoins sévère. Elle tenait à ne pas rater l'éducation de son fils, qui plus est après le décès de son mari. Elle refusait de croire que Siméon était mort pour rien, et reportait parfois toute sa colère contre son fils. Mais elle était comme une bonne mère peut l'être, c'est-à-dire disposée à faire de la vie de son petit la plus tranquille possible. Celui-ci opposa très vite à sa mère une certaine envie de liberté, et celle-ci l’accepta, lui donnant le bonheur qu’elle pouvait, et le laissant vaquer à ses excursions, aussi nombreuses étaient-elles.
Avant que le monde découvre son importance, Bespin était un jeune garçon vif et téméraire. Il ne se souciait que de vivre aux cotés de sa mère, écoulant de paisibles jours, même si les rêves d’évasion berçaient ses nuits. Et malgré ses envies d’aventure, il semblait être prompt à reprendre l’activité de son père.
Si après la pluie vient le beau temps, au beau temps succède la tempête. La mort de son père avait réconforté le jeune garçon dans la dureté de la vie, cependant ça n’allait pas durer. À peine âgé de 12 ans, Bespin était loin de se douter qu’il possédait en lui une force si grande qu’elle était capable de changer la face du monde. Ce qui arriva, en ce jour du 3 mai 772, était le début d’un long parcours pour ce jeune sinaréen.




Chapitre 1
Retrouvailles

Sur le long chemin creusé au flanc de la montagne de l’Ordalie, un cavalier allait en direction du village du même nom. L'imposante montagne était baignée du soleil matinal. Seul le fracas des sabots sur la terre sèche rompait l’habituel silence de la région.
Le visage du cavalier était impassible et semblait taillé dans la roche. Sa peau était d'un noir sombre, et sa carrure était imposante, tout autant que l'épée qu'il portait dans son dos. Il était vêtu d'une cape rouge sang, d'une tunique noire et de jambières de métal. Sur sa tunique était brodé un signe en soie d'une blancheur immaculée, qui représentait un N orné d’arabesques tribales. C'était la marque du Neritis, ou, autrement dit, celle du Sina.
Le regard du guerrier croisa les longues volutes de fumée sortant des cheminées du village. À mesure qu’il approchait, il pressentait une grande force émaner de ces lieux. C’était bien ici, le berceau des sinaréens, et il semblait logique que le garçon prodige qu’on l’envoyait chercher se trouvait parmi eux, comme la plupart des légendaires guerriers du Neptys. Seulement, ça n’était pas arrivé depuis plus d’un siècle.
Comme si elle s’était épuisée, l’essence même du Sina n’avait pas donné naissance à des sinaréens depuis l’an 641, quand vint au monde le vénérable Ojo, ancien maître du Neritis ; depuis, les sinaréens naissaient par descendance, avec au moins un des parents possédant le don. Avec ce garçon, qui n’avait pas de parents sinaréens, les choses semblaient redevenir comme avant. Certains n’allaient pas tarder à prendre cela comme un signe.
L’homme s’arrêta enfin aux portes du village. Là, deux gardes armés de lances reconnurent immédiatement le signe du Neritis, et le laissèrent passer sans mot dire, saluant simplement d’un mouvement de tête. Ils se connaissaient depuis longtemps. Avant qu’il ne parte, il était né et avait vécu ici.
Pendant neuf ans et demi, il n’était pas revenu à sa terre natale. Quand il fut enfin de retour, quinze ans avant aujourd’hui, il était venu apporter le corps d’un guerrier tombé au combat, auprès de ses vieux parents. Il avait appris que ses parents étaient décédés, et qu’une femme qu’il avait aimée s’était mariée avec son meilleur ami de l’époque.
— Genno... ? demanda un vieil homme à la longue barbe grise.
Genno. Ainsi se nommait ce guerrier. Pour un guerrier Sina, le vrai nom était celui que sa mère lui avait donné à sa naissance ; quand ce guerrier achevait sa formation, il choisissait un nouveau nom. Cette règle était censée couper le lien qui rattache le sinaréen à son passé, pour ne voir que l’avenir. Genno lui n’ignorait pas un seul de ses souvenirs, mais conservait son nouveau nom.
Il se tourna vers son interlocuteur. Le reconnaissant aisément en tant que doyen et ancien chef du village malgré les âges, il le salua respectueusement en ôtant son casque, libérant ses cheveux noirs et crépus.
— Quel plaisir de voir combien tu as grandi ! Tu es toujours le bienvenu.
Sur ce, Genno le remercia et se remit en route. Il se dirigea vers l’auberge à une trentaine de mètre de là. Il vit devant un homme qui remplissait l’eau destinée aux chevaux. Il s’en approcha, et enquit son attention. L’homme se retourna et lâcha maladroitement son seau.
— Ça faisait longtemps, Joll.
L’intéressé s’étonna de ces retrouvailles. Devant son mutisme, Genno, légèrement amusé, ajouta :
— Tu peux m’indiquer la maison des Sagace ?
La monture de Genno se pencha pour boire tandis que, gêné, le dénommé Joll s’essuya les mains sur sa tunique avant de déclarer :
— Par là-bas, Len’... Genno... La maison à droite de l’ancienne forge.
— Merci bien. Dis-moi... les lieux ont changés en peu de temps... Comment va Siméon ?
Joll eut l’air affligé. Son visage était sombre, son regard fuyant.
— Les barbares. Ils sont venus ici, il y a dix ans de cela. Dix ans déjà...
— Continue, demanda Genno, une lueur d’inquiétude dans ses cernes.
Joll se tordit les doigts. Une larme coula le long de sa joue gauche.
— Je... je n’ai toujours pas fait le deuil.
Genno comprit alors. Mais il lui était incapable de lâcher une larme. C’était ainsi, cela faisait partie de sa formation. Il était entrainé à ne laisser transparaitre aucun sentiment. C’est cette règle qui le rendait si impassible. Pourtant, il montrait un peu sa tristesse, soucieux de faire comprendre à Joll combien c’était aussi important pour lui, accablant même. Le visage du colosse s’éclaircit.
Joll expliqua le drame en détail. Il lui dit explicitement que Siméon s’était fait tué par deux sarates avant qu’ils ne brûlent sa forge. Genno l’avait écouté sans le couper, encore trop attristé. Il avait l’impression d’avoir perdu un frère.
— Il a eu un... un petit garçon avant de mourir ?
— Oui. Il a perdu son père peu après ses deux ans. Mais inutile d’en dire plus. Kaera est sa mère. Elle te dira tout elle-même.
Kaera avait un fils avec Siméon. La nouvelle ébranlait un peu plus Genno. L’homme vit soudain ses souvenirs refaire surface.

Avant de faire partie du Neritis, avant de devenir un guerrier Sina accompli et puissant, Genno se plaisait ici. C’est l’une des raisons pour laquelle il avait été envoyé pour cette mission : il formait autrefois un trio d’inséparables avec Kaera et Siméon. Mais, pour la raison que ni Siméon ni Kaera ne comprenaient sur le moment, Genno dut quitter l’île pour accomplir sa formation. Ils comprirent ensuite qu’il était né avec le don du Sina. C’était prévisible : son père, comme le reste de sa lignée, était né avec le Sina, et lui avait légué.
Leur amitié, qui avait alors duré pendant plus de treize ans, s’était quelque peu brisée. Malgré tout, il avait toujours vu Siméon comme le frère qu’il n’avait jamais eu, et il aimait Kaera, beaucoup plus qu’une simple amie d’enfance. En fait, il aurait voulu la demander en mariage, avant son départ précipité.

Genno était arrivé devant la maison des Sagace. C’était une bâtisse bien construite, qui avait appartenu au père de Siméon, Dorgan. Celui-ci l’avait construit avec son fils, tout en lui apprenant le métier. Il l’observa un moment, puis il aperçut, au-delà du perron...
— K... Kaera ? C’est bien toi ?
Une femme d’une trentaine d’années se tenait sur le seuil de la porte, accrochant des spirales florales autour de son encadrement. Quand elle reconnut la voix de Genno, son sang ne fit qu’un tour. Elle prononça le prénom « Lenne » dans un murmure, et se tourna vers le cavalier avec des yeux plissés et embués de larmes. Un regard qui exprimait à la fois la colère et la tristesse qu’il n’ait pu être là durant toutes ces années.
— Ne... ne m’appelle plus comme ça. Je suis Genno maintenant.
Le regard de Kaera se fit encore plus intense.
— Tu... Qu’est-ce que tu viens faire ici dans ce cas ?
— Je viens voir... ton fils.
Elle baissa la tête, pleurant à chaudes larmes.
— Ce... ce n’est pas le tien...
Genno fit « Comment ? » sans savoir que Kaera était au bord de l’explosion.
— Ce n’est pas ton fils ! Son père, son vrai père, il ne l’a pas abandonné ! Il n’est pas parti pour la capitale ! Il y a quinze ans, tu n’es pas venu nous voir !
Genno se souvint. Il était parti si vite, si longtemps. Et quand il était revenu, il y a quinze ans, il n’était effectivement pas venu les voir, elle et Siméon. C’était eux, ses amis de l’époque. Quinze longues années pendant lesquelles la jalousie l’avait rongé ; et maintenant que Siméon n’était plus là, c’était encore plus dur. Il s’en voulait intérieurement, mais il préférait ne pas le montrer devant celle qu’il avait tant aimée autrefois. Aujourd’hui, il restait en lui un peu de ce sentiment.
— Je m’en doutais. Mais je ne me doutais pas que Siméon allait... Vous avez toujours été mieux ensemble. Je... je suis désolé.
Il en fallait plus à Kaera pour justifier ces années d’absence. Mais elle sécha ses larmes d’un revers de manche, et consentit à ouvrit la porte à Genno avant de lui demander :
— Pourquoi mon fils t’intéresse-t-il ? demanda-t-elle d’un ton sec.
Genno la regardait sans comprendre, tout en descendant de sa monture.
— Comment sais-tu que je viens pour lui ?
— Si tu ne viens pas pour moi, c’est forcément pour Bespin.
— Bespin, hein ? Eh bien... il semble qu’il ne portera plus ce nom d’ici peu...
Kaera comprit trop vite. Elle tomba des nues.
— Tu veux dire que... Bespin a le don ?
Genno acquiesça. Il fallait l’annoncer tôt ou tard.
— Ton fils... C’est un sinaréen.

*

La nuit était tombée. À l’intérieur de la maison des Sagace, Kaera et Genno se réchauffaient près du feu. L’homme avait retiré son casque et sa tunique, mais avait gardé ses jambières, qui paraissaient pourtant plutôt lourdes.
— Il n’est pas encore rentré ? demanda Genno.
Kaera fit non de la tête avec un petit sourire.
— Bespin est du genre curieux et aventurier. Tu l’étais aussi, non ? Avant que tu ne deviennes un guerrier...
Genno soupira.
— Kaera, les choses se sont précipitées, et je n’ai pas pu aller contre.
— Tu avais le choix. Tu pouvais refuser.
— C’était mon destin de partir. Je ne suis pas fait pour rester ici. Et Bespin semble être du même avis.
— Bespin ne sait peut être même pas que... Enfin, le Sina n’est pas quelque chose d’anodin... J’ai déjà perdu Siméon, et je n’ai pas envie de le perdre lui aussi... Il est tout ce que j’ai de plus cher au monde, et tout ce qu’il me reste.
Elle prit machinalement le tisonnier à coté de la cheminée, et remua les braises. C’était un de ses plaisirs, d’entendre le crépitement du feu sur le bois sec, le frottement entre les charbons ardent et de voir leurs étincelles jaillir. Elle se calma un peu, méditant un moment, le regard perdu à travers les flammes.
Genno n’était pas insensible à ses mains, la façon dont elle tournait ses poignets, cette sensualité qui lui était propre et qui lui avait manqué. Comment avait-il pu oublier cette douceur, cette simplicité dans ses gestes ? Mais bientôt il se raisonna. Ne serais-ce que par honneur pour l’amitié qu’il avait porté à Siméon, il se refusa d’éprouver à nouveau des sentiments envers Kaera, sa veuve, et encore moins de tenter quoi que ce soit avec elle. Il réprima ce désir aussi ardent que ce feu en ré-entamant la conversation, le cœur battant.
— Crois-tu qu’il a l’étoffe d’un guerrier ?
Kaera, fixant toujours l’âtre, rétorqua :
— C’est un enfant.
— À l’époque, moi aussi j’en étais un.
Kaera posa le tisonnier, et croisa ses doigts, songeuse. Bespin semblait heureux pourtant. Plus que tout, elle avait peur de se retrouver seule. Incapable de retrouver un mari, par simple respect pour Siméon, elle allait rester ici où elle finirait ses jours. Les deux amis d’enfance partageaient la même frustration par pur aspiration à ne pas déshonorer leur défunt compagnon. Seulement elle se résignait à son sort, tandis que Genno lui se sentait libre ; ainsi allait-il être de même pour Bespin.
— Je crois comprendre qu’il est possible qu’il subisse un sort funeste ? Comme... comme ce fût le cas de l’enfant des Landra dont tu as ramené le corps, il y a quinze ans ?
Ce dernier argument était simple et fort, et Genno ne sut quoi répondre sur le moment. Il était vrai que devenir un guerrier Sina, c’était s’exposer au risque de mourir. Comme tous les guerriers d’ailleurs. Nathan Landra était si jeune quand il tomba à Valpersanne, ce champ de bataille frontalier entre Domacyan et Dectaroth. Néanmoins Genno se jura qu’il n’allait certainement pas laisser Bespin subir le même sort, ni même aucun des autres guerriers à sa charge.
— Je le protégerais. Il sera mon élève. Tant qu’il n’aura pas fait ses preuves, je serais derrière lui pour le guider. Qui sait quel potentiel il détient ?
Il avait vu juste. En tant que fils de sa meilleure amie, il allait sûrement le protéger, et garantir également un retour certain au village.
— Et puis..., ajouta Genno, depuis que Nathan est mort, je ne me permets plus aucun échec.
Kaera réfléchit longuement, pesant les risques. Puis la jeune femme finit par accepter. Tout ce qui l’importait à présent, c’était que son fils vienne la voir de temps en temps. Elle ne pouvait aller contre le destin de son seul enfant, qui semblait déjà tout tracé. Restait maintenant à savoir si celui-ci était d’accord.
Justement, la porte de la maison s’ouvrit. Derrière, une tête aux cheveux noirs en bataille apparut. Bespin Sagace ouvrait la porte avec son dos ; il portait dans ses bras un panier plutôt imposant. D’un coup de pied, il envoya valser l’ouverture et en passa le seuil. Il se tourna vers sa mère, puis vers Genno qui lui était bien sûr inconnu.
— Bonsoir maman, désolé d’arriver si tard ! fit-il dans un souffle.
Il fixa Genno.
— Je suis habituée, répondit Kaera dans un faible sourire.
Bespin approcha de sa mère, et posa le panier à ses pieds.
— Un peu d’herbes médicinales.
« Un peu » était peu dire. Le panier débordait de plantes médicinales uniques au climat de l’île, comme de acérola, du souci officinal ou de la passiflore, dont sa mère se servait pour préparer ses tisanes. Ces dernières, particulièrement rares, avaient dues donner du fil à retordre à Bespin pour en cueillir autant.
Kaera remercia son fils par une accolade. Tout en serrant sa mère dans ses bras, le jeune garçon regardait Genno en biais, l’air méfiant et intéressé à la fois.
— Qu'est-il arrivé à vos jambes ? fit-il en se retirant de l’étreinte de sa mère.
Genno regardait le jeune homme avec un mépris intérieur. Sans même le saluer, ou juste lui demander la raison de sa présence ici, il lui posait déjà une question, plutôt indiscrète qui plus est. Fallait-il le lui révéler ? Non, il était encore trop tôt, et ce garçon bien trop curieux.
— Si on te le demande, dis de ma part que tu ne le sais pas.
Le ton de Genno était sec, à l’égal de l’accueil que lui portait Bespin. Ce dernier fronçât ses fins sourcils. C'était une réponse si puérile selon lui qu'elle cachait sûrement un mystère. Il insista alors :
— Je le saurais tôt ou tard, alors autant me le dire tout de suite.
Le guerrier leva les yeux au ciel.
— C'est ce qu'on appelle un secret. Et un secret, ça ne se révèle pas. Surtout pas à toi, petit impétueux.
Bespin ne voulait pas en rester là. Il passa alors à l’offensive.
— Cette... « malédiction »... Je sais ce que c'est.
Genno resta bouche bée, fronçant à son tour ses sourcils. Il ne pouvait pas être au courant. Impossible.
— Comment sais-tu à propos de’
— Je crois que c’est ça, le Sina...
Il y eut un instant de suspens. Genno forma sur ses lèvres « Comment ? » sans qu'un son ne sorte de sa bouche, et Bespin lui répondit. Il prit la manche de son bras gauche avec sa main droite, et la tira hâtivement. Il révéla ainsi une marque rouge sombre et luisante, comme une plaie ouverte, d'où sortait des volutes d'une vapeur couleur fer et à l'odeur similaire à de la poudre mêlée à du sang. Il ne s'agissait pas d'une blessure quelconque. Kaera exprima son désarroi, ne pouvant pas réprimer un brusque frisson. Elle n’aimait pas du tout voir ça.
Genno fit alors :
— Le Sina. C’est bien ça. Je le détiens également. La douleur que nous prenons nous dévore la chair, et nous provoque notre propre douleur. Ce n'est qu'une illusion sur le plan physique, mais notre esprit l'interprète comme une peine. Mais ce n’est pas vraiment une malédiction.
— Elle doit pourtant te dévorer les jambes, contesta Bespin.
Genno acquiesça. Il ne pouvait être plus sûr désormais. Ce jeune homme était bien un sinaréen. Restait maintenant à savoir s’il possédait un potentiel de pouvoir suffisant.
Le guerrier sortit de sa poche une feuille de hêtre. Celle-ci avait la particularité de réagir à la moindre variation du Sina. Il la tendit à Bespin et lui demanda de la prendre entre ses mains. Hésitant, Bespin prit délicatement la feuille. Aussitôt, elle brunit, puis noircit, avant de se désagréger en cendre instantanément.
Genno sourit. Il n’avait pas souri depuis longtemps.
— Viens avec moi.
Le guerrier sortit, et Bespin observa un instant les cendres de hêtre sur le sol. Il se demandait s’il s’agissait de magie. Mais c’était autre chose. Une sorte d’énergie.
Derrière lui, il entendit un sanglot. Il croisa le regard de sa mère, pour ne voir que des larmes. Comprenant à moitié, il vint la serrer à nouveau dans ses bras, peiné car il devait bientôt faire un choix.
Dehors, la lune était à demi-pleine, et éclairait le versant sud de la montagne. Plongé dans une semi-obscurité, Genno avançait dans l’herbe sèche. Bespin le suivit, ne pouvant s’empêcher de remarquer l’épée imposante derrière le dos du colosse. L’homme s’arrêta sur un banc sculpté dans un seul bloc de pierre blanche, où il s’assit, puis fit signe à Bespin de venir et de faire de même.
— Comment sais-tu ça à propos du Sina ?
— J’ai lu un livre là-dessus, répondit Bespin en s’asseyant. Mais ma mère m’a interdit de continuer à le lire. Elle est allée à la capitale rechercher des livres sur la caste des sinaréens. Vous savez, elle en possède plus de cinquante.
— Pourquoi autant ? s’étonna Genno.
— Elle disait vouloir comprendre à tout prix pourquoi un homme qu’elle a aimé, avant de connaitre papa, l’avait abandonnée. Il possédait le Sina.
— Comment... comment est-ce qu’il s’appelait ?
— Lenne je crois.
Genno lâcha un souffle de stupéfaction qu’il masqua en crise de toux. Désireux de garder le secret, voyant que Bespin ne remarquait rien, il préféra se taire. Il regarda le visage du garçon, et fut soudain prit d’un doute. Sa peau était légèrement basanée, ses cheveux un peu crépus. Ses yeux étaient bleus, comme ceux de sa mère, ses cheveux étaient de jais, comme lui.
Mais cette pensée se brouilla quand les réminiscences de Siméon apparurent dans son esprit. Il se souvenait que son défunt ami avait également les cheveux crépus, et une peau brune. En fait, il voyait en Bespin le même enfant qu’avait été Siméon à son âge, et c’était pour lui à la fois troublant et apaisant.
— Tu as un peu connu ton père ? Tu te souviens de lui ?
— Des images. J’en rêve parfois. Je rêve du jour où il s’est fait tué.
Genno resta interdit. Cet enfant était plutôt mature. Il semblait accepter une telle perte avec une sérénité toute particulière.
— Vraiment... Es-tu triste quand tu y repense ?
— Pourquoi êtes-vous venu ici ?
Visiblement, Bespin n’aimait pas parler de l’incident de son père. Peut être par respect pour sa mémoire et par peine qu’on lui ait arraché aussi tôt.
La vérité, c’est qu’il s’en souvenait très bien. À deux ans, il se souvenait de chaque instant ce jour là, de la chaleur des flammes jusqu’au cri déchirant de son père. Mais, au lieu de l’abattre, cela le forçait à accepter de vivre avec. En cela, Genno savait bien qu’il comprimait sa peine, et c’était un atout dans les prémices de son pouvoir. Contrôler sa douleur, physique ou morale, voilà qui s’avérait essentiel quand on possédait le Sina.
Bespin n’aimait pas ce ton paternel qu’employait Genno. Bien qu’encore un enfant, il préférait qu’on arrête de lui parler en tant que tel.
Genno n’insista pas, voyant son erreur, et commença à vraiment considérer ce jeune garçon qui possédait le don et aimait à se faire respecter. Il fut conforté dans sa réponse.
— Bespin... Je suis venu ici pour te former à devenir un guerrier Sina.
Bespin, le regard perdu, laissait résonner dans sa tête les mots « guerrier » et « Sina ». Il en entendait le son mais ne comprenait pas réellement le sens de leur association.
Le guerrier fait la guerre. La guerre, il ne l’avait jamais connu. Ici, tout était trop paisible pour l’alimenter. Même si il ne connaissait pas le sens d’un guerrier, il gardait à l’esprit le drame de son père, et s’imaginait que la vraie guerre devait y ressembler, voire qu’elle était plus dure encore. Une peur le saisit. S’il partait avec Genno, il allait devoir affronter nombre d’ennemis, repousser la mort sans cesse. La vie d’un guerrier lui paraissait donc impossible à vivre.
Et puis... le Sina. C’était dit. En annonçant cela, Genno venait de poser le trouble dans la tête de Bespin. Comment cette chose, qui semble infliger de la douleur, pouvait-elle être associée à la guerre ? Pendant quelques secondes il resta à contempler cette herbe à ses pieds, les yeux dans le vague, cette herbe qui flottait simplement au gré du vent. Il s’imaginait être un de ces brins d’herbe, sereins et infimes. La vie serait plus simple. Sa peur était celle de l’inconnu, qui peut être complexe et dangereux, ou tout aussi bien merveilleux.
Comment Genno savait-il qu’il possédait ce don, alors que lui-même ne l’avait jamais su ? C’est la première chose qu’il chercha à éclaircir.
— Je possède... le Sina ? Il est... en... moi ?
— À la vue de cette marque sur ton bras, c’est bel et bien le cas. Qu’est-ce que tu sais à propos de ce pouvoir ?
— J’ai lu qu’il infligeait de la douleur.
— C’est tout ?
— J’ai... j’aussi lu que la douleur infligée est égale à celle absorbée. Il y avait un chapitre entier sur les souffrances que procure le Sina, et j’ai à peine lu la fin que ma mère m’a arraché le livre des mains sans explication.
— Elle le savait, alors, fit Genno en partie pour lui-même.
Il soupira. Elle avait essayée de cacher le pouvoir de son fils, mais elle savait pertinemment qu’il allait s’en servir un jour ou l’autre. L’apparition de la marque sur le bras du garçon ne trompait personne.
— Je vais te révéler des choses que tu n’es peut être pas prêt à entendre. Mais pour ton avenir il vaut mieux que tu en sache le plus possible.




Chapitre 2
Le Sina et le Siritis


Depuis plus de 1000 ans, des hommes et des femmes naissaient avec le don du Sina. Ils étaient longtemps considérés comme des bienfaiteurs, car ce don avait la particularité exceptionnelle d'absorber la douleur. Il ne guérissait pas les blessures, ni ne soignait les maladies. Il apaisait.
Certains pourtant étaient capables de guérison. D’autres savaient se servir du Sina comme d’une arme : en plus d’absorber la douleur, ils pouvaient l’infliger, parfois jusqu’à la mort.
Pendant de nombreuses années le Sina était utilisé pour assister les mourants dans leurs derniers instants. Les sinaréens qui remplissaient cette fonction étaient surnommés les "tuteurs de la mort". Puis, face au développement des techniques, ainsi que des nombreux évènements précipités – guerres, conflits intérieurs, indépendances, révoltes des peuples – les sinaréens furent utilisés de manière martiale. Sur les champs de bataille, ils assistaient non seulement les morts, mais peu à peu ils utilisaient le Sina comme une arme. Certains sinaréens développaient en effet des membres touchés par le Sina, décuplant leur force, leur intelligence ou leur rapidité pour ceux qui avaient les jambes touchées par ce don par exemple.
Petit à petit, les sinaréens se regroupèrent. Bientôt, ils réclamèrent leur indépendance. Ils ne désiraient pas de pays unique, plutôt une grande organisation attestant leur existence et surtout leur importante face à leur rareté. Ainsi, une puissante caste de guerriers sinaréens se forma. Il fut nommé le Neritis. L'organisation devint très vite influente dans le monde entier.
Depuis qu'ils œuvraient, les sinaréens avaient toujours accumulés beaucoup de douleur en eux. Certains devenaient fous, d'autres restaient eux-mêmes malgré leur fardeau, mais ce rôle de catalyseur fut étudié, et bientôt, avec l'arrivée de hautes technologies, on créa des machines capables, à l'instar des sinaréens, d'absorber la douleur.
Cette douleur fut ensuite contenue en énergie pure, l'énergie sinaétique, et servit à de nombreuses cités. Mais à coté, des scientifiques malfaisants créèrent à partir de cette immense source d'énergie des armes destructrices. Le Sina servit alors pleinement la guerre. Des sinaréens furent recrutés en masse sur les champs de bataille. Ils disposaient sur eux de batteries de catalyseurs qu'ils pouvaient utiliser à tout moment pour transférer la douleur d'un être vivant directement dedans. Un nouveau genre de guerrier vint au monde.
C'était plutôt paradoxal : une énergie créée en ôtant la douleur, pour infliger plus de douleur encore.

Autrefois, les sinaréens étaient des êtres solitaires, passant de villes en villes pour apaiser les souffrances. Ils étaient vus comme des bienfaiteurs. Avec l'arrivée de ces nouvelles technologies, on les voyait juste comme des soldats un peu plus évolués que les autres.

Cette transformation du Sina, Genno l’avait vécu. Il avait été formé d’après les bases, et peu à peu il avait vu arriver ces machines à énergie sinaétique. Soucieux, comme l’étaient nombre de ses pairs, de garder les anciennes techniques, il forma son propre groupe. Ralliés à sa cause, les pays alliés au Neritis de jadis se liguèrent. En tout, sept pays créèrent une importante alliance qui allait perdurer : le Siritis.
Depuis vingt ans, le Siritis se battait contre ceux qui, au contraire, encourageaient l’utilisation de l’énergie sinaétique pour la création des armées qui en découlaient. Il s’agissait d’une autre organisation ; cette organisation ennemie se nommait l’ « Axe Nox », abréviation de l’ « Axe des pays du pacte NOCSE » (Nord-Ouest, Centre et Sud-Est).
Le monde, divisé en deux parties bien distinctes, le Siritis contre l’Axe, connut alors les heures les plus sombres de son histoire.

***

– Cité de Bahn, 20 ans plus tôt –


Du haut de la plus haute tour du palais, le Roi Alexander regardait à l’horizon les terres embrumées de Belinos. À ses cotés se trouvait son fils, Tytian. La lignée des Almaredon ne tenait plus qu’à eux deux, et le royaume, malgré les guerres, prospérait.
Mais ce matin était différent des autres. Un message de l’Axe avait été intercepté. Il avait apparemment été dirigé vers la capitale dectarothienne. Ce qu’il contenait était proprement ignoble. Il faisait mention d’expérimentations effectuées sur des cobayes à qui l’on injectait de l’énergie sinaétique pure.
Après trois ans de détente, et pour ce seul motif, Domacyan allait déclarer la guerre à l’Axe, évidemment appuyé par les six autres pays alliés. Le Siritis allait se mettre en branle en déclenchant un plan de rigueur destiné à réunir le plus possible de guerrier Sina nés.
Pour l’instant, le Roi pondérait la situation, ne voulant surtout pas amener son royaume à sa perte. Avant de déclarer la guerre il voulait attendre le retour de Genno, son soldat le plus expert et surtout son bras droit. Son fils Tytian était également un prompt renfort : archer émérite, avisé et droit, il tenait lieu de premier intendant en même temps qu’il était le seul prince, unique prétendant au trône. Ces deux là comptaient donc beaucoup pour le Roi.
Alexander di Almaredon, du haut de ses quarante et une années de règne, observait la cité dans son entièreté. Dans ses mains tremblait une feuille. Sur cette feuille se trouvait un sigle qu’il n’avait jamais vu auparavant. DSAN. Il avait tout de suite déduit qu’il s’agissait d’un organisme secret de l’Axe. Quand il parcourut la feuille en entier, il fut d’abord prit d’un violent frisson, puis abattu d’un profond dégoût.
Son fils derrière lui ne se doutait de rien. Devant son inquiétude, le Roi lui passa la feuille, le regard bas. Il reporta bientôt ses yeux en direction de la cité. Bien heureusement, cela l’apaisa.
Tytian prit la feuille et la parcourut à son tour :


D.S.A.N. - Délégation Scientifique de l’Axe NOCSE
Rapport sur le Sina – 14/02/1752

Le général Finch Hawkford et le lieutenant Nathan Kaedas, avec l’appui des chercheurs du DSAN, attestent par la présente missive de la véracité des informations qui en constituent le corps.

Observations sur le spécimen B322 .
Soumission d’une dose d’énergie sinaétique liquide pure de 77,5 mL .

OBSERVATIONS

1) Absorption de la douleur.
2) Guérison rapides des plaies.
3) Décuplement de la force physique.
4) Décuplement de la force mentale.

BILAN CRITIQUE

1) Fatigue (vers 1h34)
2) Douleurs physiques et mentales (8h07)
3) Délires fréquents (à partir de 13h08)
4) Douleurs aigües, brûlures internes (15h56)
5) Cris et brûlures cutanées (vers 17h30)
6) Mort après 18 heures de détention.

Décisions préalables : Arrêt des expérimentations G14.
Renforcement des produits sinaétiques.


Tytian froissa la feuille entre ses doigts, consterné. Ils étaient vraiment allés trop loin cette fois. Il comprenait désormais le trouble de son père. Il lui fallait emprunter le chemin de la guerre à présent. Le père et le fils se regardèrent mutuellement. Le monde allait radicalement changer, et ils étaient tous les deux conscients que cela allait fortement dépendre de leurs décisions.

***

– 20 ans plus tard, village de l’Ordalie –


Kaera serra encore une fois son fils dans une étreinte si forte qu’il lui semblait étouffer. C’était peut être la dernière fois qu’elle le voyait. Allait-il revenir avant qu’elle ne rejoigne son père ? Ça Bespin ne le savait pas. Personne ne pouvait savoir quel chemin tortueux il allait emprunter, et si sa mère allait avoir le courage et la patience de l’attendre. Dans un sanglot, comme si elle venait déjà de le perdre, elle relâcha ses bras, et posa délicatement ses mains sur les joues de Bespin.
— Promet-moi une chose Spin. Promet-moi que, même dans les moments les plus sombres, tu auras une pensée pour ta mère. Je veux que cela t’aide à franchir n’importe quelle barrière, n’importe quelle frontière, et que tu puisses aller jusqu’au bout du monde s’il le faut, tant que tu défends notre cause.
Elle s’était exprimée d’une voix tremblante, ponctuée de pleurs. Bespin n’avait jamais vu sa mère dans un tel état, si ce n’était lors du drame dix ans auparavant. Il se pencha vers elle, et saisit doucement ses poignets. Son front se colla au front maternel.
— Je te le promets, fit-il tendrement.
Genno, qui regardait l’adieu mutuel en silence, était ému. Il se rappela combien ses parents étaient attristés lorsque lui-même était parti du village. S’il avait su, ce jour là, il aurait profité des tous derniers instants en leur compagnie. Car à son retour, il n’avait trouvé que deux stèles blanches et noires, gravées de leurs noms respectifs. Il n’avait pas eu le temps de leur annoncer qu’il avait accompli sa formation. Il n’avait pas eu le temps de voir la fierté de son père, l’émotion de sa mère, leurs félicitations. Il était parti... était devenu quelqu’un... mais à quel prix ?
Bespin et Kaera s’étaient lâchés pour de bon. Il était temps de partir si les deux sinaréens voulaient arriver avant la nuit aux côtes du Sud de l’île.
Kaera regarda son fils se retourner. Elle espérait qu’il revienne, plus que tout. Mais pas seulement son fils. Elle observait également Genno qui s’était tourné à son tour. Les sentiments qu’il éprouvait pour elle étaient réciproques. Si seulement il n’était pas parti, il y a 24 ans et demi, elle l’aurait choisi lui plutôt que Siméon.

« Quel idiot. ».
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Les guerres de l'étherium - Chroniques avant le Septys n°1
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