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 Début de roman : le Maître des Sceaux

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AuteurMessage
leoll




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Date d'inscription : 08/06/2013

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MessageSujet: Début de roman : le Maître des Sceaux   Début de roman : le Maître des Sceaux EmptySam 8 Juin - 19:06

Bonjour bonjour !

Je viens vous présenter le chapitre Un de mon début de roman fantasy : le maître des Sceaux
J'ai besoin de beaucoup de critiques pour faire avancer mon texte, merci d'avance Very Happy


Le Maître des Sceaux

I : Raven de Fraya


Nous étions le premier jour de Jamas, mois chaleureux et plein de vie. Le soleil de plomb ravissait de ses puissants rayons les passants qui étaient venus se promener et se réapprovisionner au marché. Celui-ci avait d'ailleurs commencé tôt ce matin et allait bon train.
Fraya, capitale de l'empire de Criméas, était en plein émoi : en effet, le nouveau souverain, élu par le peuple, venait de prendre ses fonctions il y avait à peine une heure. Les habitants espéraient de tout cœur qu'il serait à la hauteur du précédent : un roi juste et sage répondant au prestigieux nom d'Eucadélion.
C'était sous toute cette agitation que moi, Raven de Fraya, me faufilai entre les criméens. Ayant vécu la totalité de mon existence dans cette ville, cela ne me posait aucun problème. Je devais même bien avouer que ce fourmillement citadin me plaisait plus que tout autre chose, c'était dans ces moments là que je me sentais libre et heureux.
J'étais un jeune homme au corps plutôt svelte. Mes cheveux ébouriffés étaient de couleur châtain clair, tout comme mes yeux ainsi que mes sourcils. Quelques petites mèches rebelles frôlaient parfois les côtés du haut de mon front. Comme à mon habitude, j'étais vêtu d'une fine veste vert foncé surmontée d'une cape rouge légèrement mitée sur les bords, arrêtée au niveau de mes genoux. Celle-ci pouvait d'ailleurs englober la totalité de mon corps mais je préférais la laisser entrouverte par ces temps de chaleur, simplement attachée par deux lanières au niveau de mon cou. Je portai un pantalon blanc en parti recouvert par des bottes de velours, elles aussi vert foncé, à l'extrémité cousue d'un grossier cuir marron.

Orphelin, je vivais avec mon ami Drew depuis maintenant seize années dans une petite auberge aux vives couleurs. Son gérant, un homme solide et barbu nommé Robert, s'était épris de nous et avait généreusement accepté de nous héberger en échange d'un simple gibier par semaine.
Drew était lui aussi orphelin depuis la naissance : ses parents étaient mort dans un incendie quand il ne devait avoir que quelques jours. La véritable cause de celui-ci n'avait malheureusement jamais été élucidée, bien que toute la ville soupçonne encore aujourd'hui une origine criminelle. Drew ne dut la vie qu'à la petite salle dans laquelle il se trouvait, qui tint jusqu'à l'arrivée des secours… Puis, Robert avait débarqué et l'avait pris sous son aile.
Pour ma part, personne ne savait réellement d'où je venais. Robert disait m'avoir trouvé dans un berceau sur un lit d'une de ses chambres, inoccupée ce jour-là. Je n'en avait malheureusement jamais su plus…
Midi approchait et je devais rejoindre Drew au plus vite à l'autre bout de la ville, là où nous avions fixé notre rendez-vous. Affamé, je réussi à m'emparer avec discrétion d'une belle pomme rouge délicatement placée en devanture de l'étalage d'un célèbre marchand de la ville. La nourriture étaient encore abondante à cette époque de l'année, même si elle se faisait plus rare en hiver. Je continuai ma route à marche rapide tout en mâchant goulument ce délicieux fruit. Ah, que Fraya était charmante sous ces radieux cieux ! On pouvait entendre les commerçants haranguer les foules avec véhémence, à croire que celui qui crierait le plus fort vendrait le plus. Quant à eux, les enfants couraient aux quatre coins du marché, usant de leur petite taille pour se glisser entre chaque interstice que laissaient les plus grands. Le brouhaha qui résultait de toute cette agitation me rassurait, rendant l'atmosphère légère et encline à la joie.
Bien que pressé, je pris tout de même le temps de m'arrêter devant un vol d'oiseau tout particulièrement majestueux. Il m'arrivait souvent de souhaiter pouvoir m'élever dans le ciel et découvrir de nouveaux univers, comme eux. N'ayant jamais quitté Criméas, je rêvais de parcourir les autres pays que comportait le continent d'Irnyre : tout à l'ouest se trouvait Blyhood, une contrée enneigée bordée par une immense forêt de sapins blancs tout aussi majestueux qu'elle, ainsi que des glaciers éternels à la réputation légendaire.
C'est vers le sud que se trouvait l'État de Sulfia, une terre brûlante et aride qui mêlait petits déserts et villes ensevelies. La population, plutôt peu nombreuse, y était nomade. Celle-ci résistait tant bien que mal aux assauts de la chaleur et des vents impitoyables.
Mais, c'était au nord ouest du continent que la véritable puissance d'Irnyre siégeait : Thorias l'inattaquable, la fière, l'incontestée… Elle était véritablement encerclée par une chaîne de hautes montagnes abruptes nommées"les Monts Hérissés". Ils s'étendaient sur plusieurs milliers de kilomètres. De ce fait, les relations diplomatiques ainsi que le commerce entre royaumes y étaient quasi inexistants. Il n'y avait de plus qu'une seule solution pour y pénétrer, une gigantesque porte taillée à même la roche, située tout au sud des montagnes. Le peuple de Thorias pouvait évidemment sortir à leur guise, mais jamais ne leur serait venue l'idée de quitter l'enceinte de leur nation, qu'ils considéraient tout comme eux élue par les dieux. Il était vrai qu'étrangement, tous ceux qui voyaient le jour là-bas naissaient mages, contrairement aux autres peuples qui n'en comptaient qu'une infime partie parmi leurs rangs, voir aucun pour Criméas. Ce mystère irrésolu avait créé un sentiment de supériorité de leur part. En somme, c'était une population froide qui mêlait force et impassibilité, inspirant à la fois crainte et admiration.
Nous, les criméens, étions un peuple peu belliqueux. Bien que nous possédions une armée prête à défendre avec honneur notre partie, jamais nous n'aurions déclaré la guerre à qui que ce soit. De plus, et comme je l'ai déjà dit auparavant, le combat aurait été très rude : sans un seul magicien dans nos rangs, on aurait presque pu déterminer l'issue du combat à l'avance : une défaite pure et dure, entraînant avec elle misère et destruction.
De part tout cela, Criméas s'était axée sur le commerce et les échanges. Notre position, située entre le centre et le nord d'Irnyre, nous offrait un champ d'action très important. Nous pouvions traiter avec chaque nation sans problème, aussi bien par voie terrestre que maritime. Le climat ainsi que l'environnement aux alentours du pays permettaient de dominer un large panel de domaines, que ce soit par exemple la pêche, l'agriculture voir la menuiserie ou même la métallurgie…
Et entre tout cela, il restait quelques peuples nomades sans réelle appartenance à un pays ou un autre qui sillonnaient le continent. Ces populations habitaient pour la plupart des terres hostiles délaissées par leur propriétaire. On y comptait par exemple les Monts Hérissés ou même les fameuses "Plaines Venteuses" de Criméas.
Revenant à la réalité, je continuai ma route d'un pas pressé, gardant toujours l'espoir en moi qu'un jour enfin je puisse découvrir toutes les contrées dont regorgeait Irnyre…

Je ne devais plus qu'être à deux ou trois ridicules minutes de marche de la place du Grand Puits, lieu de mon rendez-vous. Je m'engageai ensuite dans une étroite ruelle afin d'éviter les pertes de temps incessantes dues à l'agitation quotidienne. Je progressai encore d'une centaine de mètres, m'extirpant du sombre chemin pour revenir à une allée passante ornée de quelques arbres au branchage feuillu et au tronc fin et biscornu. On les appelait les "protecteurs" en raison de la forte densité d'animaux et d'insectes qui vivaient entre leurs branches et qui se nourrissaient de leurs fruits abondants, de petites poires qu'ils appréciaient tout particulièrement.
Je m'attardai encore une fois sur les maisons de ce célèbre passage, sans doute un des plus beaux que je n'avais jamais vu. Il se situait dans le quartier des riches artisans ; chaque demeure était une véritable œuvre d'art à elle seule, élégamment bâtie et dotée des plus somptueuses combinaisons de
couleurs qu'il pouvait exister. En face de moi se trouvait l'atelier du meilleur maître horloger de la capitale : un vieil homme à la drue barbe blanche, aimé et respecté de tous. J'aimais souvent m'arrêter devant cette imposante bâtisse, surmontée d'un immense cadran doré aux aiguilles noir ébène. La vitrine, faite d'un léger verre translucide, laissait apparaître quelques de ses superbes réalisations, permettant d'entrevoir toute l'étendue du talent de leur créateur.
Je levai alors les yeux, émerveillé par tant de magnificence. Quelque chose capta mon attention à ce moment là : j'avais cru apercevoir une espèce d'ombre se mouvoir sur les toits des habitations. Je balayai la zone du regard encore une dizaine de secondes puis, ne voyant plus rien d'anormal, je me détournai de la scène, pressé par le temps. J'entendis alors des cris jaillirent derrière mon dos. Je me retournai promptement et eus juste le temps de plonger au sol, tête la première ! Ma pomme roula par terre. Les villageois présents, terrifiés, fuirent se barricader chez eux, abandonnant tout ce qu'ils avaient entre les mains. Une flèche à la pointe de fer s'était plantée dans le sol, exactement à la place où je me trouvai quelques secondes auparavant ! Une immense bouffée de chaleur m'envahit : je remerciai mentalement la personne qui avait criée, me faisant échapper à une mort quasi certaine ! J'entendis quelqu'un bander son arc et portai mon regard en direction du bruit. C'était l'homme des toits, je ne m'étais pas trompé ! Mon sang ne fit qu'un tour, je me réfugiai précipitamment derrière le mur le plus proche. Mais ce ne fut pas une, mais toute une nuée de flèches qui vinrent se figer à ma droite ! Mon agresseur n'était pas seul ! Au même moment, j'aperçus Drew arriver vers moi en courant.
Tout comme moi, il approchait des dix-sept ans et était plutôt bien bâti. Il était doté d'une immense force qui lui permettait entre autre de me battre à chaque fois au cours de nos jeux de force.
Ses cheveux teintés d'une étrange couleur verte contrastaient à merveille avec ses grands yeux marron. Aujourd'hui, et comme à son habitude, il était vêtu d'une fine armure de métal bleu gris qu'il avait réussi à acheter après de longs mois d'économie.
— Que se passe-t-il ici ? me demanda mon ami affolé, plaqué lui aussi contre le mur.
Un des hommes, sans doute le chef, donna un ordre à son groupe d'un cri guttural. Ceux qui le composaient décochèrent de suite une nouvelle série de projectiles, nous frôlant à nouveau.
— Je n'y comprends strictement rien, si ce n'est que des brigands attaquent la ville, affirmais-je en essayant de garder mon calme, même si les perles de sueurs émanant de mon visage prouvaient le contraire. Qu'est-ce que tu fais là ?
—J'ai accouru pour voir ce d'où venait tout ce vacarme… je crois que la milice de Fraya a été alertée, elle ne devrai pas tarder ! Content de te revoir !
J'acquiesçai d'un vif geste de la tête, il fallait absolument que je me reprenne si nous voulions rester vivants. Je risquai un regard vers nos ennemis, sans doute un groupe de pillards fort habiles ayant réussi à franchir les murs de la ville (même si, je devais bien l'avouer, la chose m'avait toujours parue irréalisable). Ils commençaient déjà à embraser le boulevard, s'en prenant aux villageois. J'estimai rapidement leur nombre : ils devaient être une vingtaine. Leur visage rempli de haine me tétanisa un instant mais, conscient du danger que je prenais, je repris mes esprits de suite. Un nouveau cri commun fusa puis ils chargèrent tels des taureaux, martelant le beau sol de pierre de la ville de leurs souliers rugueux.
Malheureusement, ni Drew ni moi n'avions de quoi nous défendre, et il était impossible de rivaliser sans cela. Nos regards se croisèrent : nous savions que nous ne pouvions rien faire. D'un bref accord tacite, nous décidions de fuir au plus vite. C'est lorsque nous commencions à faire marche arrière qu'une une cohorte de soldats débarqua pour faire face aux bandits ! Ils arrivaient juste à temps ! La troupe se mit en formation puis leur fit face.
— Sauvages, vous voici dans la capitale du royaume de Criméas, votre présence n'est pas tolérée en ces terres. Rendez-vous de suite ou mourrez ! vociféra alors un homme à cheval, sans doute le capitaine du bataillon, placé au devant de son régiment.
Ni mon ami ni moi ne savions pourquoi il les avait appelé ainsi, mais eux, en revanche, donnaient l'impression de bien avoir compris. Ils continuèrent tout de même leur brutale et inorganisée avancée, accompagnant celle-ci de nombreux cris de rage.
— Bien, je vois que votre choix est fait… frères soldats, chargez ! ordonna la même personne, main droite levée haut vers le ciel.
Soudain, nous reprîmes courage : avec ces combattants de notre côté, tout était possible !
Les deux groupes s'entrechoquèrent quelques secondes plus tard dans un amas d'armures de métal vert, couleur de Criméas, et d'étendards au fond bleu arborant deux grossières haches, faîtes de bois et d'acier, qui s'entrecroisaient.
L'adrénaline s'emparant alors de Drew, il se rua vers la zone de combat ! Il subtilisa deux armes tombées au sol, m'envoya la première que j'attrapai habilement, et m'invita d'un geste du bras à le rejoindre. D'abord désappointé, je compris ensuite ce que ressentait Drew, mon cœur s'accéléra à mon tour. Les deux groupes devaient être à peu près du même nombre, la plupart des soldats devant être encore en chemin. J'observai la bataille une dernière fois avant de m'engouffrer dans ce tumulte. La seule pensée qui me vint à l'esprit fut de plaindre ceux qui allait nettoyer ce chantier…
Je n'avais jamais utilisé de réelles armes auparavant, mais je maîtrisais tout de même les bases grâce à l'enseignement de Robert. Je dois dire que hormis deux ou trois coups maladroits qui me valurent quelques remarques, je ne me débrouillais pas si mal ! Je réussi à parer un coup de glaive de la part d'un brigand en envoyant valser sa lame d'un revers, puis l'assommai du plat de l'épée. Mais, plus le combat se prolongeait et moins j'étais habile : n'étant pas habitué à manier de tels poids, mes bras fatiguaient vite. Drew, hache à la main, était aussi essoufflé que moi. Un ennemi le provoqua en duel tandis qu'il vacillait de fatigue. J'assistais à la scène sans pouvoir bouger, comme hypnotisé par ce que je voyais. Mon ami esquiva le premier coup de peu mais reçut le seconde de plein fouet au niveau du bras gauche ! Il hurla de douleur, lâcha son arme et plaqua sa main libre sur sa plaie ensanglantée. Son regard se chargea alors de haine et de détermination : il allait lui faire payer cet affront. Puisant dans ses dernières forces, il se saisit de nouveau de son hache, ignorant la douleur. Il regarda une dernière fois la blessure cuisante, puis son adversaire. Mon ami s'approcha de ce dernier à vive allure et, contre toute attente, le fit tomber d'un adroit crochet du pied ! Il observa une dernière fois sa future victime, effrayée. Je le vis murmurer lui quelque chose de malheureusement inaudible puis l'achever d'un coup sec dans le thorax.
Mais, alors que nous croyions avoir remporter l'affrontement, une nouvelle vague de bandits débarqua dès l'instant suivant ! Maintenant, ils devaient être environ le double de nous…Nous perdions peu à peu du terrain, il était impossible de contenir une telle fureur dans une ruelle si étroite. Les armures criméennes protégeaient leur porteur de bon nombres de coups, mais Drew et moi risquions la mort à tout moment, la situation devenait critique !
Je n'eus même pas le temps de me défendre que déjà un homme avait bondit sur moi et m'avait plaqué contre un mur, pointant dangereusement son arme en direction de ma gorge !
Il était recouvert d'une tunique rouge trouées et de sandales usées. Son haleine fétide me donnait la nausée, tandis que son visage disgracieux arborait fièrement deux chicots tout aussi répugnants.
Le brigands arma son bras, prêt à en finir avec moi ! Je restai inerte, incapable de réagir…
Résigné, je me préparai à mourir. C'est lorsque que je fermai les yeux, sans doute pour la dernière fois, qu'un cor sonna, accompagné de deux cent hommes prêts à défendre leur pays ! Un d'eux décocha en vitesse une flèche qui atteignit mon futur assassin en pleine tête, me sauvant ainsi la vie !
Les bandits, pris de panique, tentèrent de lutter quelques minutes, mais voyant leur groupe se faire décimer peu à peu, ils reculèrent progressivement et finirent même par prendre leurs jambes à leur cou ! Mais il était inimaginable pour les soldats de laisser ces causeurs de troubles en liberté. Le combat terminé, une escorte de cent hommes fut donc dépêchée afin de se lancer à leurs trousses, avec pour ordre de les ramener vivants, ou du moins d'essayer.
Je restai abasourdi, toujours adossé à la paroi de pierre, les yeux perdus dans le vide. Alors c'était ça la guerre, le risque de mourir à chaque instant, ne pas avoir l'assurance de voir le jour suivant. Et si on ne tuait pas son adversaire, lui se chargerait de le faire. Je ne m'étais déconcentré que quelques secondes et pourtant ma vie n'avait tenu qu'un à un fil…L'angoisse que j'avais ressenti à ce moment là m'avait fait abandonné, et j'avais accepté la mort. Drew, lui, s'était vaillamment battu et avait vaincu son agresseur. Pas moi. Je devais le reconnaître : j'étais faible.
Mais l'heure était maintenant aux réjouissances, je devais sortir de l'état morbide dans lequel je me trouvais. Je vins donc remercier mon sauveur, un archer fort sympathique répondant au nom de Brayn, au service du royaume depuis maintenant trois ans.
Le chef de la milice, un homme de poigne au visage fermé, vint alors vers nous dans le but de nous questionner mon acolyte et moi. Il voulut savoir tout ce que nous avions vu et entendu. Cet homme dégageait une certaine froideur qui ne facilitait pas le contact. Il arborait l'air farouche des guerriers qui se sont battus toute leur vie. Sa joue était marquée d'une ample balafre creusant son rugueux visage.
En l'observant de plus près, celui qui se tenait devant nous était en fait le grand Général Gylliam, commandant des armées de Criméas ! Ce fut Drew, un de ses plus fervents admirateurs, qui le reconnut en premier. Lui, la seconde personne la plus prestigieuse du royaume, était venu en personne pour défendre la capitale !
Bien qu'impressionnés par sa présence, nous lui fîmes le récit de notre aventure puis, à son tour, il nous expliqua qui étaient ces brigands, un groupe de malfrats habitant une archipel au sud-est de Sulfia nommée"les Îlots sauvages". Voilà donc d'où ils tiraient ce surnom que leur avait attribué le commandant des troupes !
Ces îles étaient apparemment occupées depuis la nuit des temps par la plus importante bande de pirates jamais répertoriée sur le continent. Aux dires du peu de personnes qui s'était aventuré sur leur territoire et en était ressorti vivant, ils étaient cruels et sanguinaires, dévastant tout sur leur passage.
Mais, quelques interrogations subsistaient : le trajet pour atteindre Fraya et sa capitale prenait plusieurs semaines, alors pourquoi avoir fait ça ,et surtout avec si peu d'hommes, les chances de vaincre étant nulles ? Il ne semblait n'y avoir aucun réel intérêt, que ce soit politique, car elle était inexistante chez ces corsaires, ou économique, parce que jamais une autre nation n'aurait accepté de commercer avec eux. Le territoire aurait de plus été rapidement repris par les criméens, car même si les pirates étaient quasiment imbattables sur leur terre, ils n'auraient pu garder le contrôle d'une zone aussi vaste qu'un État tout entier. Mais, la vraie question résidait en cette phrase : comment un groupe de quarante hommes à la réputation de meurtriers, ennemis de Criméas, avaient-ils pu s'introduire au cœur même du pays ? Le mystère restait entier…
Quelque peu irrité par ces interrogations sans réponses, le Général frappa le sol de sa lance d'argent et ordonna le retrait des troupes. Il fallait faire son rapport au nouveau roi de suite.
Soudain, je me souvins de l'adversaire que j'avais assommé ! Je me rappelai heureusement de son visage et pus donc le retrouver parmi les autres.
— Général, attendez ! Voici quelqu'un que vous pourrez faire parler sans attendre, m'écriais-je.
Celui-ci se retourna, interloqué. Il haussa les sourcil, aperçu ensuite l'homme que je soutenais, et finit par l'observer longuement. Je crus apercevoir une esquisse de sourire se former sur son visage.
— Parfait ! Je vous remercie, et je ne ne manquerai pas de faire part de votre courage, ainsi que de celui de votre ami, à Sa Majesté. Comment vous nommez-vous ?
Nous répondîmes d'une seule voie.
Le capitaine empoigna alors l'assommé d'un bras, le posa sur son épaule avec assurance puis exigea d'un mouvement de bras le départ de la milice. Il désigna en même temps une équipe pour nettoyer l'allée, alors jonchée de cadavres ennemis.
Les troupes se remirent en ordre et firent demi-tour d'un pas cadencé. Cette vague verte aux boucliers lustrés paradait fièrement dans la ville, et par sa simple présence, rassurait chaque habitant de Fraya. Je vis les yeux de Drew luire d'admiration devant elle. En effet, je savais qu'il rêvait depuis tout petit d'intégrer les légions criméennes, et voire même d'y acquérir un rôle important.
Les villageois qui s'étaient trouvés près de l'affrontement commençaient enfin à ressortir de leur abri. Certains étaient encore choqués, d'autres totalement rétablis.
Nous restions à contempler la scène qui se déroulait sous nous yeux : Fraya avait beau avoir la réputation de ville pure et saine, des cadavres poisseux gisaient sur son sol. Ici, et dans tout le continent d'ailleurs, le rapport à la mort était étrange. Tuer n'était pas un acte d'une gravité extrême, cela faisait même partie du quotidien de certaines personnes. Même si l'on pouvait verser quelques petites larmes à la vue du premier sang versé, comme pour ces habitants qui avaient été pris de court par l'offensive des brigands par exemple, on apprenait vite à ne plus ressentir le lourd poids de la culpabilité sur soi. On disait aussi que mourir lors d'un duel était un honneur pour un combattant.
Un étrange bruit me coupa alors de mes pensées… il provenait du ventre de mon ami. Il me regarda alors avec des yeux ronds et nous éclatâmes de rire. Je pouvais enfin relâcher toute la tension que j'avais emmagasiné malgré moi, et cela me fit le plus grand bien.
La faim nous tenaillant tous deux, Drew et moi décidâmes de rentrer à l'auberge afin de nous rassasier…

Une légère brise, fraîche et agréable, se leva sur le chemin du retour.
— Je ne m'attendais vraiment pas à ce qu'il nous arrive autant d'aventures. C'était palpitant, cela faisait longtemps que je ne m'étais autant amusé ! s'exclama joyeusement mon ami.
— Tu as raison, mais cela aurait pu mal se finir pour nous, rétorquais-je en portant un regard sur sa plaie cautérisée, enveloppée dans un tissu maintenant rougeâtre.
Je repensai ensuite à ma survie plus que hasardeuse. Je continuai donc :
— En tout cas, nous devons pouvoir nous défendre parfaitement contre ce genre d'attaque, nos futurs ennemis ne se soucieront pas de savoir qui nous sommes !
Drew était du même avis que moi. Nous discutâmes encore quelque peu puis nous arrivâmes à l'auberge. C'était une grande chaumière qu'avait récupéré Robert à la mort de ses parents. Depuis, les affaires allaient bon train.
— Ah, mes bons amis ! s'écria celui-ci dès qu'il nous entrevit par la porte. Comment allez-vous ?
Je souris intérieurement : ce cher Robert devait être le seul qui n'était pas au courant de ce qui était arrivé, les nouvelles circulaient très vite à Fraya.
Une délicieuse odeur émanait des cuisines de l'auberge. N'y résistant plus, nos ventres grondèrent de plus belle.
Nous ne nous fîmes donc pas prier pour nous assoir au près d'un bon repas, prêts à répondre à toutes les questions qu'il nous poserait…












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