Vynnyn regardait par la fenêtre de sa maison. Au loin se dressait une haute montagne, splendide dans sa solitude. Sur ses flancs coulaient plusieurs rivières claires entre les arbres de la belle forêt qui prenait à cette époque toutes les couleurs. Plus bas, ces rivières s’étendaient paisiblement sur la plaine environnante, à travers les champs vides en cette journée.
Un peu plus près, le long de ces rivières, se trouvaient quelques pêcheurs, mais également d’autres personnes venues se détendre sous le soleil de cette belle journée. C’était surtout des familles, venues se reposer de leurs dures semaines de labeur dans ce petit endroit, sous les autres bordant les cours d’eau. De temps en temps, ils émettaient un son qui parvenait jusqu’à Vynnyn ; un cri de joie, un hurlement craintif ou un mot dit plus fort que les autres, qui, porté par le vent, atteignait ses oreilles.
S’approchant plus encore de la fenêtre ouverte, Vynnyn laissa traîner son regard plus près de lui, sur la route, forme serpentine dans le paysage, qu’il percevait comme il ne la voyait pas. De la même manière, les formes colorées des parterres de fleur devant sa maison n’étaient pas visible pur ses yeux, mais elles alimentaient sa réflexion qui inhibait tous ses sens :
« - Ce monde est magnifique, pensait-il. Malheureusement, il n’approche en rien la splendeur du monde perdu, détruit, le monde originel. Ha ! Comme j’aurais voulu vivre là-bas plus longtemps, y finir mes jours, heureux parmi mes ancêtres, acheva mentalement le vieux Rolnek en regardant, une fois encore, le spectacle de la Terre devant lui. »