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 Le retour des dieux - Tome 1 le porteur d'âme

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AuteurMessage
luohgan




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Date d'inscription : 12/11/2011

Le retour des dieux - Tome 1 le porteur d'âme  Empty
MessageSujet: Le retour des dieux - Tome 1 le porteur d'âme    Le retour des dieux - Tome 1 le porteur d'âme  EmptySam 12 Nov - 19:37

Le retour des dieux - Tome 1 le porteur d'âme  Screen11

Le retour des dieux - Tome 1 le porteur d'âme  Screen12


Chapitre 1 : Le fugitif

Le croassement d'un corbeau se détacha des bruits de pas rapides provenant de l'allée sombre. L'oiseau battit des ailes, cria de nouveau et s'envola pour se poser une vingtaine de mètres plus loin, sur le rebord d'un toit. Il observait depuis un moment l'homme qui courait dans les rues à travers la ville. Il portait de vieux vêtements crasseux et trop petits pour lui. Ses cheveux noirs, emmêlés et sales n'avaient pas été coupés, ni lavés depuis des lustres. Essoufflé, il se laissa tomber contre le mur de torchis d'une maison et se retrouva assis sur le sol boueux.

Il venait de parcourir plusieurs centaines de mètres afin d’échapper à ses poursuivants et était couvert de sueur. Lors d’une tentative de vol de fruits sur un étal, le marchand l’avait surpris et alerté les soldats postés à quelques pas. En un rien de temps, six gardes le pourchassaient. Il avait réussi à les distancer, sans ménager ses efforts et en traversant une dizaine de ruelles peu fréquentées et encombrées d'objets de toutes sortes. Il était vraiment allé au bout de ses forces.

Cette situation s'était maintes fois répétée. Il essayait simplement de survivre. Il aurait pu connaître une autre destinée, exercer le métier de charpentier ou d'architecte comme son père, et aurait pu ainsi gagner sa vie en travaillant dur. Mais il était exclu de la société, et avait pris l'habitude de vivre à l’écart des hommes. Au cours de ces deux années d'errance sur le continent d’Ethynie, on l'avait battu à coups de bâton, on lui avait lancé des pierres, des gardes l’avaient jeté en prison à plusieurs reprises. On lui avait répété qu'il ne valait pas mieux qu’un vagabond, et avait fini par le croire.

Il reprit profondément sa respiration, se gratta la tête, la moue dépitée, et s'appuya contre la porte pour se dissimuler un peu plus et ferma les yeux. Sans prévenir, de grosses larmes roulèrent sur ses joues, traçant au passage un sillon humide sur son visage. Il repensa à un passé récent dans son esprit, empli de bonheur et de confort. A la veille de ses seize ans, sa vie bascula sans avertissement. Tout avait commencé dans la province de Nafal'Shur, dans la partie orientale du royaume d'Haldeyrin. Mais il gardait cette sensation forte d’avoir vécu ces évènements peu de temps auparavant, comme une cicatrice non encore refermée.

Un jour d'automne, il dinait avec sa famille, sur la terrasse qui surplombait les quartiers sud de Shurapan, la capitale prospère de Nafal'Shur. Conseiller aimé et respecté, son père était parvenu au poste d'architecte favori du gouverneur de Shurapan. Il avait dirigé la construction d'édifices publics, notamment l'agrandissement du port maritime, poumon commercial de la cité. Comme son travail s’avérait de qualité, ses services étaient très demandés, ce qui parfois déclenchait de la jalousie de la part de ses concurrents et d'autres personnalités proches du régent et du roi.

Sa famille habitait dans une résidence agréable à deux étages en pierre blanche, dans un quartier tranquille, sur la rive orientale de l'Obiac, fleuve majestueux traversant la ville. Dans la cour intérieure, sa mère avait aménagé un joli jardin rempli d'arbustes et de fleurs, où la fraicheur persistait et où il sentait bon. De l'endroit où sa famille prenaient l'habitude de diner, ils jouissaient d'une vue magnifique sur l'Obiac et sur le pont doré à deux arches, axe principal menant au port. De l’autre côté de ce pont, on apercevait les murs du palais du gouverneur, avec en son centre la tour ovale, servant de repère pour les marins et commerçants.

En quelques instants, ce bonheur fut anéanti. Tout s'était passé si vite. Alors que sa mère racontait une histoire de sirènes à son frère, comme à son habitude, les soldats de la garde personnelle du régent avaient pénétré avec violence dans la maison. Son père s'était interposé en demandant ce que signifiait cette intrusion, mais la réaction soudaine et incompréhensible des hommes l'arrêta net. Ils l'abattirent d’un coup d'épée et se ruèrent vers les autres membres de la famille. La mère, affolée, leur cria de fuir, mais ne put finir sa phrase. Le second garde la transperça à l'aide de sa lance.

Il attrapa son frère Atash, et plongea sous les arbustes pour atteindre le passage situé derrière la maison. Leurs agresseurs s'élancèrent à la leur poursuite à travers les rues de la cité. Au détour d'une venelle, il ressentit un choc. Atash, percuté par une flèche, trébucha sur le sol. Il se retourna et vit le soldat prêt pour un nouveau tir. Dans un effort surhumain, et par instinct de survie, il bondit dans l'artère et plongea dans le fleuve Obiac, évitant de peu une mort certaine.

Deux ans plus tard, il errait d'une région à l'autre, seul, rejeté de tous. Il était devenu dur et méfiant. Le danger rôdait partout et n'accordait sa confiance à personne. Chaque jour, il devait subsister et se cacher, afin d'échapper à ces poursuivants. À force de mendier et de voler pour vivre, ses scrupules avaient disparu et il profitait de toutes les situations et opportunités, en s'abritant là où il pouvait, et en évitant les axes de passages et les endroits fréquentés.

Pour subsister, il devait rester fort. Son regard s'attarda sur le toit de la maison d'en face et il fut surpris d'apercevoir un oiseau noir, ressemblant à un corbeau, épier ses moindres gestes. Cela faisait plusieurs jours qu'il le voyait, et il se demandait si son imagination lui inspirait des idées fantasques. Il était persuadé que cet animal lui avait porté malheur ces derniers jours. Il le maudit intérieurement, ainsi que sa vie, et ferma les poings si forts que ses bras en tremblèrent.

Des bruits l'avaient sorti de sa torpeur. Il sursauta et se retourna. Au milieu de la ruelle, à une cinquantaine de mètres, deux vigiles avançaient vers lui. Il sentit son cœur se serrer. Il devait s'échapper et fuir droit devant, lorsqu'un phénomène étrange intervint. Le corbeau s'envola et fonça directement sur un garde qui lâcha par surprise son épée au sol.

-Satané oiseau d’malheur ! j’sait pas pourquoi y m’a attaqué comme ça ! cria l'un d'entre eux tout en ramassant son arme à quelques pas de lui.
-Laisse tomber. T’y as fait peur avé ton haleine de bouc ! s'esclaffa son acolyte.
-On perd not’temps ici, y a personne dans ce coin. Le bruit qu’t’as entendu provient de ce volatile du diable.
-T’as raison, y s’fait tard et j'veux aller boire un coup à la taverne, plutôt que d’courir après un fantôme. De toute façon, il a dû filer maintenant, on ne l’rattrapera plus.


Il regarda les deux gardes s'éloigner et vit le corbeau battre des ailes dans le ciel avant de se percher délicatement en face de lui, à l'endroit exact où il était posté quelques minutes plus tôt. Au cours de ses années d'errance, il avait dû fuir assez souvent pour savoir saisir sa chance lorsqu'elle se présentait, sans se poser de question. Oubliant sur le champ le comportement insolite de l'oiseau, il prit ses jambes à son cou et s'enfuit.



Chapitre 1 - Part 2





Sa vie suivit son cours normal et s'écoula au rythme des larcins, quêtes de nourriture et coups lorsqu'il ne réagissait pas assez rapidement pour esquiver. Chaque nuit, il se recroquevillait dans un nouveau coin sombre ou il espérait se reposer en paix. Un soir d'automne, le soleil s'était couché depuis au moins une heure, il déambulait au hasard, cherchant un endroit pour dormir. Il aboutit dans un quartier d'artisan, à l'extrémité nord de la ville, où il n'allait que rarement, et s'arrêta pour admirer une sculpture en bois représentant une femme lisant un parchemin.

Il s’en approcha et caressa les formes pour mieux sentir les différents assemblages et les infimes traces de gouges et de maillets. Il fut surpris par la qualité de l’œuvre et par la finesse des détails. L’odeur de cire d’abeille émanant du bois traité, dont Shaheen avait reconnu la texture du noyer, emplissait ses narines. Ce parfum si familier le replongea dans ses souvenirs. Son père lui avait enseigné à manier des outils de charpentier et il l'avait souvent accompagné sur les chantiers.

Il était habile de ses mains et apprenait vite. Il aurait fait un excellent artisan, il en avait la certitude. Il aurait pu posséder une maison, même toute petite, gagner sa vie honorablement au lieu de voler pour survivre. Si seulement quelqu'un pouvait lui donner une chance.

Le croassement du corbeau interrompit ses tristes pensées. Il leva la tête à la recherche de l'oiseau et le repéra, perché sur le toit d'une habitation, tout près. Son cœur se serra, c'était le même qui le suivait depuis plusieurs jours.

-Encore toi ?

Le corbeau le fixait du regard, et l'espace d'un instant, il eut l'impression de voir briller intensément ses yeux.

-Tu vas ficher le camp à la fin, oiseau de malheur ? dit-il en effectuant un geste de la main pour effrayer l'animal.

Pour toute réponse, le volatile croassa de nouveau, avec un air arrogant, et battit avec violence ses ailes noires qui paraissaient disproportionnées par rapport à la taille de son corps. Puis il lança un dernier long cri, rauque et aigu à la fois, avant de disparaître.
Distrait, il fut surpris par des bruits de pas feutrés qui s'approchaient derrière lui. Il allait se retourner lorsqu'il entendit une voix rassurante.

-Le temps est venu pour toi de reprendre ton destin en main !

Il sursauta en voyant un homme debout tout près de lui. Il le regardait en souriant. Ses longs cheveux blancs étaient attachés à l'arrière. Il portait une cape noire qui recouvrait partiellement une tunique bleue de belle facture. Mais ce qui retenait surtout l'attention, c'était ses yeux, d'un azur perçant et lumineux, même dans la pénombre. Il rayonnait en lui un halo de mystère et de sérénité. L'effet était saisissant.

Il ne répondit rien, se contentant de fixer intensément l'étranger. Sa main parcourut le long de sa jambe. Il tâta sa dague, plus pour se rassurer. Il se demandait si cet homme était l’un de ses poursuivants et si sa dernière heure était arrivée.

-Shaheen, je sais d'où tu viens, ce que tu cherches. Mais la route est encore longue pour retrouver la paix en toi. Et ta dague ne sera d'aucune utilité contre moi. Ajouta l'inconnu avec une voix plus rassurante.

Shaheen hésita un moment et resta figé comme si le temps s'était arrêté soudainement.

-Tu es passé par des périodes difficiles, et tu en veux au monde entier. Mais sache que tu ne trouveras pas ce que tu cherches tant que ton cœur renfermera autant de haine et de colère.
-Je ne desire que la tranquillité, et tu troubles ma paix par tes commérages. Lâcha-t-il, presque malgré lui.

Un silence sépara les deux hommes. Les deux prunelles d’un bleu luisant fixaient Shaheen comme s’il voulait lire au-delà de ses pensées, dans le fond de son âme.

-Je sais que tu as beaucoup souffert, que tu te crois seul et que tu es poursuivi par des assassins...
-Qui es-tu pour savoir tout ça ? Tu es l’un d’eux ? D'un geste rapide, Shaheen dégaina sa dague et la pointa sur la gorge de l'étranger. Tu veux me tuer ? Mais je ne me laisserai pas faire. Lança-t-il avec rage et désespoir.

D'un geste de la main, l'homme fit envoler l'arme quelques mètres plus loin, à la grande stupéfaction de Shaheen. Il se retrouva les mains vides, sans avoir été touché par l'étranger.

-Je me nomme Alérion. Et toi, tu es Shaheen de Shurapan.
-Je ne sais pas de quoi tu parles ! Il recula de quelques pas pour se rapprocher de sa dague.


Chapitre 1 - part 3




Dans la pénombre de la ruelle, un homme se détacha de l'obscurité et fixait ses faits et gestes. Shaheen sursauta en le découvrant. Son visage massif apparut en premier. Ses traits reflétaient la dureté, et étaient encerclés par une chevelure et une barbe blonde typique des guerriers du nord. Il était de grande taille, fortement charpenté et portait une épée imposante. Shaheen ne put s’empêcher de se demander comment il pouvait se fondre dans les ombres aussi aisément…

Alérion intima à cet inconnu de rester calme et de ne pas intervenir. Il s’avança de Shaheen, parlant avec une voix de plus en plus douce, mais toujours parfaitement audible, comme un léger souffle de vent.

-Je ne suis pas là pour te tuer, mais pour t’aider. Tu as une grande destinée, mais tu ne le sais pas. Tu n'es pas encore prêt pour le comprendre, mais le temps de ta renaissance se rapproche.
-Shaheen resta figé sur place. Une multitude de questions traversèrent sa tête. D'où provenait Alérion ? Comment connaissait-il autant de choses sur lui, alors qu’il ne l’avait jamais vu auparavant ? S’il ne faisait pas partie des hommes à sa poursuite, que recherchait-il ?
-Mais qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ?
-Tu ne pourras pas fuir toute ta vie. Il faudra bien que tu affrontes tes doutes et tes peurs.
-Cela parait simple, dit comme ça ! Mais ai-je le choix ? Il commençait à se remettre de sa frayeur.

Son cœur battait très fort et se calmait peu à peu.

-Cela ne dépend que de toi. Quel que soit le chemin que tu vas suivre, tu ne pourras échapper à ton destin.
-Ah oui ? Et quel est mon destin ? Il y a peu, j’avais un avenir… Maintenant, je n’ai que ma peur et ma peine comme compagnes de route.
-Pars au nord, dans la forêt de Nyh'Artyl. Tu chercheras le gardien de la forêt. Et là, tu trouveras les réponses à tes questions, et surtout plus de quiétude dans ton cœur.
-Et une fois que je l’aurai découvert, que devrai-je faire ?
-Ce sera ta décision et ton choix. Mais sache que si tu suis mon conseil, ton avenir changera.

Shaheen se baissa pour ramasser sa dague, et lorsqu'il se releva, Alérion avait disparu, aussi mystérieusement qu'il était apparu, tout comme l'homme qui l'accompagnait.

Sur le sol, gravé sur la pierre, un symbole runique était devenu visible.

Il entendit la voix d'Alérion, provenant de nulle part :

-Retiens bien ce signe Shaheen ! Il te servira pour trouver le gardien de la forêt.

Shaheen regarda cette inscription et se demanda s'il n'avait pas halluciné. Il demeura un long moment sans bouger, au milieu de la place, à quelques pas de la sculpture en bois. La nuit était tombée depuis plusieurs heures et l’endroit paraissait très calme. Pas un bruit n’émanait des habitations et ruelles aux alentours. Ce silence profond le rendait mal à l’aise.

Il avait du mal à se remettre de ses émotions. Il s’accroupit auprès de l’inscription sur le sol et dessina machinalement le contour avec ses doigts afin de graver dans sa mémoire ces symboles inconnus.

Le gargouillis de son ventre le ramena brutalement à la réalité. Il n’avait pas mangé depuis la veille et la faim le tenaillait. Il poursuivit son chemin et trouva un endroit calme et à l'abri, un peu plus loin. Il s'assit pour réfléchir sur ce qu'il venait de voir.
« Quel est mon destin ? Pourquoi cet homme en savait plus sur moi que moi-même ? » marmonna Shaheen avec dépit.

Il les avait pris pour des mercenaires ou des assassins à sa recherche. Mais si cela avait été le cas, son corps inerte encombrerait la rue. Il avait échappé à une fin brutale et la peur le tenaillait toujours.

Cependant, d’autres questions venaient à son esprit. Dans quelle mesure pouvait-il effectuer ses propres choix et subissait-il les aléas de son destin ? Devrait il de suivre les conseils d’Alérion, ou était il contraint à fuir toute sa vie, ou du moins jusqu'à qu’il soit rattrapé par ses poursuivants ?

Il s'endormit finalement d'un sommeil lourd.



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