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 Chroniques d'Ambrasuriane.

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un amateur du genre...




Nombre de messages : 3
Date d'inscription : 15/04/2009

Chroniques d'Ambrasuriane. Empty
MessageSujet: Chroniques d'Ambrasuriane.   Chroniques d'Ambrasuriane. EmptyMer 15 Avr - 21:59

Un début, je pense... j'ai écrit la suite, mais j'attends d'abord des critiques (ou des compliments^^) je suis un nouveau membre, j'adore votre forum( non ce n'est pas du fayotage...)





Le vent soufflait sur le grand océan d’ambrasuriane, infinie étendue d’eau couleur turquoise. La douce brise jouait avec l’océan. Elle chevauchait les vagues durant un long moment, tel un guerrier éperonnant son fidèle destrier, puis terminait sa course en se jetant sur les falaises, essoufflée par son long périple. C’est dans ces mêmes falaises, à la roche dure, râpeuse et noire qu’on apercevait, enfoncé dans une profonde cavité, un homme tapi à l’ombre des regards, assis en tailleur, les mains sur les genoux, au corps recouverts par une longe toge blanche. A sa droite était posé un long sceptre de bois blanc cassé dont à l’extrémité, bien qu’enroulé dans un fin linge couleur de sang scintillait une petite lumière d’intensité variable. Les hautes falaises stoppaient net le vent dans sa course folle et juvénile, mais un petit courant d’air s’infiltra parmi les impénétrables légions de roches. Le petit vent, toujours aussi joueur, vint caresser le visage de Werworff faisant ainsi voler sa barbe hirsute et entremêlée par le temps. Son esprit qui avait voyagé grâce au vent retrouva sa véritable enveloppe charnelle, bien évidemment différente de celle qu’il adoptait dans sa ferme. La fine paroi formée d’une multitude de petits éclairs de couleur bleue qui faisait office de bulle de protection contre de potentiels prédateurs faiblit d’intensité puis disparut totalement. Les lourdes paupières du mage frémirent un instant, se relevèrent enfin totalement pour laisser place à de grands yeux blancs sans nuls pareils. Aucune rétine. Uniquement du blanc. Une infinie de blanc. Son visage creusé par les ans se crispa. Il lui fallut de longues minutes pour se réhabituer à la lumière…même si dans la grotte la lumière du jour ne pénétrait que peu voire pas du tout. Le vieil homme tari par les ans tenta une première fois de se relever mais renonça aussitôt sentant ses muscles lancer des cris déchirants. Apres s’être délié la langue et décollé les lèvres littéralement cimentées par une pâte ignoble qui s’était formée sur ses lèvres, le vieil homme susurra d’une voie tremblante quelques mots quelque peu déformés. Ces derniers eurent rapidement l’effet escompté et Werworff put se relever avec une grâce presque féline. Il se dégourdit les jambes dans les quelques mètres carrés d’espace que lui conférait la grotte puis se jugeant assez frais sortit d’un des revers de sa toge une petite mais lourde bourse de cuir marron ornée d’un filigrane en or représentant un lion ailé. Il défit précautionneusement le nœud de la bourse, l’ouvrit en grand et prit une bonne poignée de poudre verdâtre à l’odeur nauséabonde. L e mage s’avança de quatre pas dans la grotte et traça avec la poudre un cercle tout autour de lui avec une précision diabolique. Ses membres le faisaient horriblement souffrir mais il s’obligea à bien enjamber son pentacle, ne voulant détruire son travail fraichement accompli , très éreintant , mais en premier lieu pour ne pas commettre d’erreurs dans son sort à venir… sort qu’il n’avait d’ailleurs pas pratiqué depuis des années… ou même des siècles. Pour se remettre les idées en place après avoir eu un léger vertige du à des efforts conséquents pour lui bien que minimes en temps normal, Werworff inspira longuement et retint l’air quelques secondes. Il expira bruyamment et sa lucidité en partie retrouvée, il se mit en place pour lancer son sortilège, assez complexe tout de même. L e Haut mage retroussa les manches de sa robe qui dévoilèrent des bras osseux et fripées, des mains maigres et calleuses aux jointures blanchies par les efforts et aux articulations fébriles et crispées. Il plaça ses mains au dessus du pentacle et commença son incantation. Un halo bleuté entoura le vieux corps du mage. La fine pellicule d’énergie déposée sur la silhouette fine de Werworff s’intensifia petit à petit pour devenir finalement un déferlement de puissance et de magie pure titanesque. Le vieillard concentra toute cette puissance dans ses bras qui émirent de petits sifflements stridents. Ses marques sur les bras s’illuminèrent soudain et la le mage fut ébloui par sa propre aura. Il murmura alors quelques paroles incompréhensibles et tapa de toutes ses forces ses deux mains fragiles l’une contre l’autre. La couche de lumière bleutée se dissipa peu à peu. Un cri suraigu qui brisa le silence de la grotte et qui fit grimacer Werworff retentit. Un large sourire se dessina sur les lèvres gercées de ce dernier, remplit d’amour et de compassion pour la créature qui venait d’apparaitre au centre du pentacle. Il avait réussi son incantation avec brio et fit quelques pas hésitants, dans le but de s’approcher de son vieil ami pour lui flatter l’encolure. L’immense et magnifique aigle ferma les yeux et savoura le contact de la peau de Werworff sur ses plumes dorées.
-Cela fait longtemps… trop longtemps…
La créature émit un second sifflement qui fit vriller les tympans du mage. Un nouveau sourire se dessina sur le visage de ce dernier. Même s’ils ne parlaient pas la même langue, tout deux se comprenaient que ce soit par la pensée ou par leur gestuelle particulière.
-Il est temps de se mettre en route mon ami. Mais d’abord il nous faut aller réveiller nos vieux compagnons qui sommeillent encore. Nous devons les ramener du royaume des étoiles et des rêves.
Werworff saisit avec douceur les plumes de l’encolure de l’aigle et se joncha avec mille précautions sur le dos parfaitement rond de l’aigle. Ce dernier battit violemment des ailes lorsque ses plumes entrèrent en contact avec le linge froid de son maitre.
-Cela fait cinq cent longues années que nous n’avons plus arpenté le ciel tous les deux, n’est-ce pas Vorfaal ?
L’animal battit des ailes de plus en plus fort, soulevant de plus en plus de poussière qui s’échappait ensuite de la grotte par une multitude de petites cavités dont personnes ne soupçonnait l’existence. Le gigantesque aigle originaire du royaume des Dieux s’avança à pas feutrés vers l’entrée de la grotte. Ses serres crissaient au contact de la roche noire et la brisaient à chaque pas qu’il faisait. Il plia doucement ses pattes puissantes qu’il utilisa pour se propulser à une vitesse folle en dehors de la petite cavité. Les deux compères savouraient maintenant leur liberté retrouvée, l’esprit grand ouvert aux merveilles qui s’offraient à eux, savourant chaque petit grain de sable de la crique voisine, chaque parcelle de la magnifique vue qui se dégageait devant eux, chaque être vivant présent sous leurs yeux. Werworff désigna d’un bref signe de tête une plage d’un îlot un peu plus loin à leur gauche. Vorfaal comprit tout de suite le message et vira à gauche. Il replia ses longues ailes trapues et descendit en piquet vers le petit bout de terre rempli de sable qui constituait la plage de l’îlot. Ils se posèrent juste devant l’entrée d’un long couloir rocheux formé par l’alignement de plusieurs énormes blocs de cailloux.
-Voilà, c’est ici. Tu ne peux pas accéder à la succursale alors attend moi ici, je n’ai pas la force nécessaire pour te révoquer. Pas de bêtise, hein ?
L’oiseau acquiesça de la tête et s’assit confortablement entre un rocher et un arbre, ne voulant pas causé de colère chez son maitre même s’il mourrait d’envie de s’envoler à la rencontre d’autres créatures des airs dans les plaines d’Ambrasuriane ou dans les falaises de Faradongol. Après avoir jeté un bref coup d’œil à Vorfaal pour mieux sonder ses intentions Werworff s’enfonça dans le couloir sombre dans l’intention de réveiller ses compagnons d’armes d’antan, tous deux là de puis près de cinq cents ans.
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